La rubrique culturelle militante

Par Sébastien

Une enquête de Vert de Rage inti­tu­lée « Amiante : l’é­cole malade » a été dif­fu­sée lundi 4 mars sur France 5. Ce repor­tage (à voir ici : https://www.france.tv/france‑5/vert-de-rage/saison‑4/5727153-amiante-nos-ecoles-malades.html) met en lumière les dys­fonc­tion­ne­ments dont l’Éducation natio­nale et de nom­breuses col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales sont res­pon­sables . Près de 30 ans après son inter­dic­tion, l’a­miante n’en finit plus d’être un scan­dale sani­taire au sein de l’Éducation natio­nale. Si dans les écoles et les éta­blis­se­ments sco­laires, l’a­miante tue, l’i­nac­tion des pou­voirs publics aussi. 

Par Jonathan

La bataille de la sécu – Nicolas Da Silva 
2022 aux éditions de La fabrique

« Le régime géné­ral s’inscrit dans les pas des grandes luttes pour la démo­cra­ti­sa­tion depuis 1789. Pour la pre­mière fois, la classe ouvrière orga­ni­sée est en mesure de diri­ger une par­tie signi­fi­ca­tive de l’activité éco­no­mique du pays. Ceci est insup­por­table pour les conser­va­teurs et réac­tion­naires qui pré­fèrent le sys­tème repré­sen­ta­tif à la démo­cra­tie, le pater­na­lisme à l’auto-organisation, l’Etat social à la sociale ».Voici la thèse que l’économiste Nicolas Da Silva défend dans ce livre. Selon lui, l’enjeu de la bataille de la Sécu n’est pas l’argent mais le pou­voir, c’est en cela qu’il oppose le pater­na­lisme à l’autogestion et l’Etat social à la sociale. 
Il nomme la sociale une ins­ti­tu­tion de pro­tec­tion sociale non éta­tique et auto-​gouvernée par la classe ouvrière orga­ni­sée qui s’oppose à l’Etat social et au capital.
Da Silva retrace l’histoire du sys­tème de santé fran­çais depuis la révo­lu­tion fran­çaise et plus par­ti­cu­liè­re­ment l’histoire de la construc­tion de la pro­tec­tion sociale dont le moteur est la lutte des classes. Ainsi, il insiste sur le rôle cen­tral de la classe ouvrière orga­ni­sée au sein de mutuelles puis de syn­di­cats tout en mon­trant com­ment l’Etat social, et son aco­lyte le capi­tal, est par­venu à vider de leur sub­stance révo­lu­tion­naire le mou­ve­ment mutua­liste puis la sécu­rité sociale. 
Pour autant, l’auteur n’est pas par­ti­cu­liè­re­ment pes­si­miste car il montre que l’histoire n’est pas linéaire : une fois que l’Etat est par­venu à appri­voi­ser le mou­ve­ment mutua­liste, la classe ouvrière orga­ni­sée à su pro­po­ser un sys­tème encore plus ambi­tieux, la sécu­rité sociale. Nous pou­vons donc croire et lut­ter pour que la pro­chaine étape de l’histoire de la lutte des classes nous soit plus favo­rable que celle que nous vivons.